Off

vendredi 25 juillet 2008

Je vais être loin pendant les prochaines semaines (sur ce truc d'ailleurs).

Une dernière chanson absolument parfaite.

You know who you are.








The Ronettes - Be My Little Baby

Il faut sauver le soldat Stereo Total

jeudi 24 juillet 2008

Stereo Total est un groupe injustement méconnu. Ce duo, formé de la française Françoise Cactus et de l'allemand Brezel Göring, basé à Berlin, existe depuis près de 15 ans. Je ne les ai découverts qu'il y a quelques mois et j'ai l'impression qu'ils sont largement sous-estimés - en tous cas très peu "buzzés".

Comment décrire leur musique ? C'est un mélange de rock 60s, d'électro et de punk, produit dans un esprit à la fois mod, lo-fi et résolument alternatif. On peut appeler qualifier ça de yéyétronic ou d'électropunky. C'est un peu les Rita Mitsouko franco-allemand des années 90s/00s qui n'auraient pas eu de hits à la Andy pour asseoir la popularité qu'ils méritent largement.

L'esprit est punk en tous cas : c'est du do-it-yourself, les chansons sont courtes, sans solo de guitare, à base de guitare/synthé/boîte à rythme et elles sont chantées tour à tour en allemand, français ou anglais - voire espagnol ou japonais. Ce qui est impressionnant c'est qu'ils ont quand même sorti 8 albums, soit environ 150 chansons et que ce sont des forçats de la scène : ils sont en tournée quasi permanente depuis 15 ans, à coup de 200 dates par an. Je guette avec impatience leur prochain passage à Paris.

L'Amour à Trois est la première chanson que j'ai entendue d'eux et j'ai immédiatement accroché à cette profession de foi pseudo-hippie franchement drôle. L'arrangement, la mélodie (les "Ouh ouh Ouh Ouh Ouh" du refrain) et les paroles : tout est frais, joyeux, premier degré.
Moi c'que j'aime c'est faire l'amour
Spécialement à 3
Je sais c'est démodé
Ca fait hippie complet
Mais je le crie sur les toits
J'aime l'amour à 3








Stereo Total - L'Amour à Trois

Comme un garçon, nettement plus garage rock, est une reprise de Sylvie Vartan ! Quand on voit l'original, on se dit que Stero Total a vraiment réussi à transformer une vague chansonnette bien molle et niaise en véritable brulôt punk. Mêmes les paroles, pourtant inchangées, sont nettement plus percutantes. Pour info, les insultes que l'on entend au début de la chanson sont tirées du film Weekend de Jean-Luc Godard.







Stereo Total - Comme un Garçon

Für Immer 16, en allemand, est encore une chanson plutôt punk, avec de bonnes sirènes sur le refrain digne des Chemical Brothers, débordante d'énergie. On sent une vraie urgence. Les paroles, chantées avec un accent français à couper au couteau (et qui du coup aide à leur compréhension) sont encore une fois bien amusantes : refus de grandir, hédonisme, incompréhension face au monde ...
ich bin nicht wirklich eine frau
ich verstehe nichts vom leben
für mich ist alles ein traum
ich möchte niemals wach werden
ich will bleiben
für immer 16
für immer 16
kleine süße 16 ...








Stereo Total - Für Immer 16

Pour parler de Plus Minus Null, je pourrais quasiment faire un copier-coller de ce que j'ai dit sur Für Immer 16 : énergique, électro-punk, paroles remarquables. Ca parle ici des frustrations de la vie quotidienne. J'adore.
So viel Warten für so wenig Spaß
So viele Tränen für so wenig Glück (...)
So viele Dramen für so wenig Genuß
So viel Reden für so wenig Sex (...)
So viele Worte für so wenig Küssen
So viel Kummer für so wenig Liebe
So viel Hysterie für so wenig Extase
So viele Töne für so wenig Musik








Stereo Total - Plus Minus Null

C'est la Mort pour finir : chanson en français, joyeuse malgré son titre, très 60s avec son synthé. J'ai lu que Françoise Cactus avaient écrit les paroles en demandant à des gens dans la rue à Berlin de lui dire les mots ou expressions français qu'ils connaissaient. Une méthode d'écriture que Georges Pérec n'aurait pas renié.







Stereo Total - C'est la Mort

Ah et puis allez, voici Dactylo Rock, très calme, aux douces sonorités hawaïennes et dont les paroles sont encore une fois très malignes : une fille chante une lettre qu'elle est en train de taper à la machine, avec toute la ponctuation, du genre "Ouvrez les guillements / Ca serait si bien avec toi / Point Point Point / Fermez les guillements". C'est en allemand donc je ne capte pas tout.







Stereo Total - Dactylo Rock

Bon allez, il faut faire passer le mot : Stereo Total, c'est de la balle !

2 Days in Paris

mardi 22 juillet 2008

Julie Delpy, 2007

Pitch : le couple franco-américain formé par Marion (Julie Delpy) et Jack (Adam Goldberg) revient d'un voyage en amoureux semi-raté à Venise. Ils passent 2 jours à Paris, chez les parents de Marion, avant de repartir à New York où ils habitent. Pendant ces 2 jours bien speed, le pauvre Jack va devoir faire la connaissance des parents de Marion, de sa soeur, de sa ville Paris, de ses amis et surtout de ses ex qui paraissent surgir à tout moment au détour d'un trottoir, d'un resto ou d'une soirée. Leur couple va-t-il résister à l'avalanche de situations scabreuses qui va leur tomber dessus ? Et Jack, en fin de compte, connaît-il si bien sa Marion ?

Je me rends compte que, jusqu'à présent, je n'ai jamais trop fait attention à Julie Delpy ou aux films dans lesquelles elle a pu jouer. C'est dommage car cette actrice est assez incroyable (elle est aussi scénariste, productrice et réalisatrice de 2 Days in Paris). Elle possède une décontraction, une présence et une vitalité absolument époustouflantes. D'une seconde à l'autre, elle passe du rire à l'angoisse à la tristesse et puis au rire à nouveau. Elle sourit tout le temps dans ce film, c'est formidable. En fait, avec son espièglerie à fleur de peau, elle me fait énormément penser à Diane Keaton dans Annie Hall - le genre de filles sincères et touchantes qui vous font aimer chaque plan où elles apparaissent.

Ce film dans son ensemble doit beaucoup à Woody Allen. Les one-liners fusent à tout moment. L'hystérie n'est jamais loin. Les situations sont parfois abracadabrantes mais ça passe, on a envie d'y croire parce qu'on a envie de rire et parce que ces personnages sont attachants. Il y a aussi une légèreté de ton dans ce film, un côté cinéma indépendant que je trouve rarissime dans les films français, une absence de lourdeur ou de pathos qui rend ce film particulièrement plaisant à regarder. C'est très souvent très drôle.

Adam Goldberg est lui aussi très surprenant : il est bien loin du cliché de l'américain qui débarque à Paris et qui passe son temps à noter les différences culturelles à la con entre ces deux pays. En fait il s'en fout un peu de Paris. Tout ce qu'il va visiter c'est la tombe de Jim Morrison au Père Lachaise et il y reste même pas 2 minutes et il dit qu'il aime pas les Doors de toutes façons. Il angoisse uniquement au sujet de Marion et de leur relation qui est mise à rude épreuve. Il est couplo-centrique. Certes nous le découvrons hypocondriaque, sarcastique et en manque de confiance en soi mais il ne joue pas à Woody Allen (contrairement à l'insupportable Kenneth Brannagh dans Celebrity que j'avais envie d'abattre au bout de 5 minutes).

J'aime le point de vue de Julie Delpy sur Paris : elle ne prend pas le parti du Paris de carte postale mais ne prend pas le parti exactement contraire. Elle montre un Paris entre les deux - le Paris réel que je connais bien en fin de compte et qui me paraît conforme à la réalité.

Ah et puis ça me change un peu des films de vampire.

Le Viol du Vampire

dimanche 20 juillet 2008

Jean Rollin, 1968

Mon 3ème film de Jean Rollin, pour lequel je commence à former une addiction, involontaire mais bien réelle. C'est toujours à base de vampires.

Pitch : le film est divisé en deux parties. La première, appelée Le Viol du Vampire, présente une histoire très confuse. En gros, 3 personnes (un psychanalyste, une fille écervelée et un romantique) rencontrent 4 soeurs vampires qui habitent le même château depuis 400 ans. Ils tentent de convaincre ces filles qu'elles ne sont pas des vampires mais des victimes d'un ensorceleur à l'accent anglais. Elles meurent toutes.
La deuxième partie, intitulée La Reine des Vampires, est carrément incompréhensible. On croise toutes sortes de gens, des vampires, des ex-vampires, des wannabe-vampires, des curés, un borgne, un chirurgien ... Tout ce petit monde s'entretue à qui mieux mieux et à la fin, on ne sait pas trop qui a gagné.

Image 51
Opération à cœur ouvert (quel beau plan, vraiment)

Image 54
Mais l'opération tourne mal (trucage un peu cheap c'est vrai)

Le Viol du Vampire
est le premier long-métrage de Jean Rollin. Des trois que j'ai vus, c'est clairement le plus radical. Il est sorti en mai 68 et j'ai lu qu'à la première projection, ce film avait provoqué un tel scandale que le public avait arraché les sièges de la salle pour les jeter sur l'écran ... On était pourtant en mai 68. Le Viol du Vampire est également le seul film en noir & blanc de Jean Rollin.

Image 14
Les quatre sœurs vampires

J'ai retrouvé dans ce film tous les éléments qui me plaisent tant chez ce réalisateur. Le surréalisme, l'expressionnisme, sont dans tous les plans. En outre, il se trouve que les acteurs sont loin d'être mauvais. Le seul vrai problème vient de l'histoire qui est carrément impossible à suivre. Pour moi qui ne suis pas physionomiste, toutes les actrices se ressemblent (le noir & blanc n'aide pas) et j'ai vite abandonnée l'idée de suivre un personnage. En fait, oui, le gros défaut de ce film, c'est qu'on ne suit aucun personnage, on n'y comprend rien d'un bout à l'autre. Tous les personnages ont des destins tellement improbables qu'on ne s'attache à aucun d'eux.

Image 55
Vampires sous perfusion

Mais encore une fois, que de plans saisissants, que d'images percutantes ! Si j'organisais un jour une soirée electro-hype dans un loft new-yorkais, je m'arrangerais pour projeter Le Viol du Vampire sur un écran géant, en boucle et en boucle. Tout le monde serait stupéfait - comme moi aujourd'hui. Chaque plan est incroyable, je n'ai pas assez de place ici pour poster toutes les images qui m'ont tant impressioné dans ce film.

Petit aparté
Un exemple de ce que je reproche à Jean Rollin : son mépris des régles de cinéma les plus basiques (et pourtant je n'y connais rien).
Voici une illustration en 4 plans. Le pitch : un homme et une femme s'enfuient sur la plage. Ils sont poursuivis par un homme qui a un fusil et qui arrive par un tunnel qui donne sur la falaise.
Image 27
1. L'homme au fusil sort de la falaise et cherche l'homme et la femme
Image 26
2. Les voilà qui courent sur la plage !
Image 28
3. L'homme au fusil tire !
Image 29
4. L'homme et la femme sont touchés : ils tombent !
Bon, voilà une scène typique de film de Jean Rollin. Mais bon sang, pourquoi le tireur tire-t-il donc vers le haut (image 3) alors que les gens qu'il vise sont en bas, sur la plage (image 2) ?? Enfin, non, ça ne fonctionne pas ! Il faut qu'il tire vers le bas pour que cette scène soit véridique. Grrrr .... Est-ce voulu de la part de Jean Rollin ? Je me le demande.

Sinon ...
Mais ce n'est pas très grave après tout. L'essentiel reste dans ces plans absolument incroyables que ce film nous propose à tout instant. De ce point de vue là, Le Viol du Vampire est absolument indépassable. Je vous laisse juge.
Image 30
Les femmes-vampires-nonnes

Image 34
Image 12
Image 35
Image 38
Liam Gallagher au cimetière

Image 39
A quoi reconnait-on un prêtre-vampire ... ?

Image 40
... à sa croix à l'envers !

Image 48
Image 57
Les mariés de l'an 666

Image 19
Image 22
Une preuve (s'il en fallait) que Jean Rollin est capable de composer des plans magnifiques

Image 53

holes
Le dernier plan, vraiment très très beau. Un vrai tableau.

A la pointe de la hype

vendredi 18 juillet 2008

Récemment je me suis laissé aller à la facilité en postant un peu trop de musiques vieillottes, nostalgiques ou carrément grand public alors qu'au départ ce blog se voulait nettement plus cutting-edge, à la recherche des tubes de l'été 2009 et des groupes qui feront la couv' des Inrocks en 2010. Pour me rattraper, voici donc quelques titres récents, joyeux, à la pointe de la hype (enfin, selon mes critères) et que je n'arrête pas d'écouter ces jours-ci.

On commence par Johnny Neon (quel nom !) : un duo qui nous vient d'Afrique du Sud. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils aiment les synthés et les Mac des années 80, ils ont sorti un mini-album de 7 titres, Hot Lips et pour l'instant je n'ai pas l'impression qu'ils soient sorti de leur pays. Je suis bien fan de leur electro-pop, qui me fait penser à Fischerspooner première période. La voix du chanteur, très caractéristique, me fait penser à quelque chose ou quelqu'un mais je n'arrive pas l'identifier : Cure ? Joy Division ? Je n'ai pas encore trouvé - ça sonne un peu cold wave en tous cas.







Johnny Neon - Lazerkill
Une autre, un peu plus énervée, hyper bien aussi, dont les synthés 80s bien saturés semblent tout droit sorti de chez Black Strobe.







Johnny Neon - Heart Attack

Dans cette dernière chanson, j'aime bien la manière dont il prononce dancefloor : il dit "dense flore" (un peu comme Sophie Ellis Bextor sur Murder on the Dancefloor) et non pas "daïn-sse flore" comme on l'entend souvent. Je crois que je préfère toujours cette prononciation anglaise à l'américaine, un peu à la Morrissey qui dit can't en prononçant "Kant" (comme dans Emmanuel Kant) plutôt que "Quinte" (comme dans une quinte de toux ou I quinte get no satisfaction). Bref, long live Johnny Neon !

Walter Meego est un autre duo electro-pop qui commence à faire parler de lui. Ils viennent de Chicago, viennent de sortir leur premier album et sont en train de tourner partout dans leur pays. J'attends impatiemment de les voir ici.
J'ai mis immédiatement 5 étoiles à cette chanson, Girls. C'est vraiment exactement le genre de titres que j'adore, sautillant, frais, pop, hédoniste. Elle aurait toute sa place sur une compile Kitsuné. Et puis comment ne pas aimer une chanson avec un tel titre et de telles paroles, désarmantes de simplicité et de sincérité :
Everything I do / I do it for a girl
I do it for a girl / I do it for a girl
Girls, oh girls, they turn my mind around in circles
Oh girls, oh girls, they turn the world around in circles







Walter Meego - Girls


The Ting Tings est encore un duo, nettement plus connu depuis qu'un de leur titres, Shut Up and Let Me Go, a été utilisé pour une pub iPod. Ils sont d'ailleurs passés à Solidays récemment, sur la même scène que La Chanson du Dimanche, c'est dire s'ils sont connus :-).
That's Not My Name, ci-dessous, est leur 2ème tube. Ca sonne très riot girls, à la CSS (en couv' des Inrocks cette semaine ... allez les Inrocks, plus que 2 ans de retard), Le Tigre ou Peaches. Ce qui me plaît beaucoup dans cette chanson c'est sa construction très hétéroclite. Sur un beat assez minimal et syncopé, viennent se poser des guitares et le chant féminin qui change de style en permanence :
- Le couplet, à partir de 0'15'', sonne presque comme du RnB
- Le refrain, à 0'50, est lui très rock
- Un passage très pop arrive subitement à 2'10 (Are you caaaalling me daaaarling)
et à la fin tout se mélange sans que ça fasse trop fouillis (sans oublier les chœurs chantés par le mec). Une vraie perle que l'on va entendre tout l'été.







The Ting Tings - That's Not My Name

Fascination

mercredi 16 juillet 2008

Jean Rollin, 1979


Pitch : en 1905, dans un château reculé, on soigne les jeunes filles de bonne famille de l'anémie en leur faisant boire du sang de boeuf. Au bout d'un certain temps, ces jeunes filles décident d'accélérer le traitement en buvant du sang humain. Eva (Brigitte Lahaie) et Elisabeth (Franca Maï) sont chargées de trouver une victime pour offrir son sang à boire à toute la petite troupe.


A ce moment, un brigand en fuite arrive au château en pensant y trouver refuge. Il est loin de se douter de ce qui l'attend à moins que ... à moins qu'une de ces filles ne tombe amoureuse de lui - ce qui mettrait un vrai grain de sable dans cette belle mécanique vampiresque.





Image 2
Le premier plan du film. Ça met dans l'ambiance

Fascination est le 2ème film de Jean Rollin que je vois, après La Vampire Nue, vue il y a deux semaines. Je savais donc déjà un peu à quoi m'attendre et je m'y étais préparé : allons-y pour 80 minutes d'histoire folklorique, d'acteurs misérables et d'images impressionnantes - le tout dans une ambiance foutraque sentant l'amateurisme dans tous les plans.

Fascination est en fin de compte un peu plus subtil que cela. Si si ! Tout d'abord, les deux actrices Franca Maï et Brigitte Lahaie sont fascinantes, même lorsqu'elles sont habillées de pied en cape ! Elles alternent assez finement entre un rôle de jeunes filles en fleur très proustiennes et un rôle plus inquiétant de femmes jalouses et cruelles, prêtes à tout pour arriver à leurs fins (boire du sang tout de même). Franca Maï (la brune) a un regard innocent que vient tromper un sourire carnassier. Brigitte Lahaie (qu'on ne présente plus) oscille sans cesse entre une innocence blonde et une folie qui paraît l'habiter entièrement. Vraiment, ces deux actrices font quasiment tout le film à elles seules.

Image 12
Les excellentes Brigitte Lahaie et Franca Maï, tour à tour innocentes ....

Image 14
... ou menaçantes

Dans le premier rôle masculin, Jean-Pierre Lemaire s'en sort avec les honneurs - certes ce n'est pas Robert De Niro mais il reste 100 fois plus crédible que l'hurluberlu qui traînait sa mèche et son regard vide dans La Vampire Nue.

Image 39
Jean-Pierre Lemaire et Franca Maï

Les plans de ce film sont souvent un régal pour les yeux, mais sont loin d'être aussi délirants que dans La Vampire Nue. Je ne suis cependant pas prêt d'oublier cette scène où Brigitte Lahaie, le regard allumé comme jamais, simplement vêtue d'une cape noire et armée d'une faux, trucide tout sur son passage. Très fort.

Image 24
Brigitte Lahaie la faucheuse

En essayant de prendre un peu de recul, je me suis demandé ce qui distinguait les films de Jean Rollin que j'ai vus des autres nanars de l'époque, à savoir toute la série des Emmanuelle & assimilés, les films des Charlot, les films de Max Pécas, les trucs du genre Les branchés à St Tropez ou Par où t'es rentré on t'a pas vu sortir. Bref, tous ces films qui ont pignon sur rue (diffusés sur la TV hertzienne, contrairement aux films de Rollin) mais que je trouve absolument impossibles à regarder, d'une nullité crasse.

Il me semble que Jean Rollin est un vrai auteur et que ses films forment un tout. Ces films ne sont pas une alternance de scènes érotiques complaisantes et de scènes bouche-trou sans intérêt (et sans jeu de mot). Il ne met pas une scène érotique parce qu'il se sent obligé de la mettre, parce que ça fait 10 minutes qu'on n'a pas vu une poitrine ou parce que son producteur l'y a obligé. Non, je pense qu'il s'est construit un univers assez étrange, peuplé principalement de jolies filles nues et de vampires, et que ses films ne sont que des prises de vue différentes sur cet univers.

Je ne décèle aucune vulgarité dans ses films, aucune prétention et aucune envie de prendre son spectateur pour un con, un pervers ou un macho en mal d'images affriolantes (contrairement à Just Jaeckin par exemple). Il ne fait jamais de clin d'œil pseudo-complice à son public du genre "Eh mec, t'as vu un peu cette beauté ? Regarde ce que je vais lui faire". Ses films sont plutôt de modestes invitations à rentrer dans son monde étrange et très personnel. Ensuite, on peut marcher ou pas, je comprends très bien qu'on trouve ses films complètement débiles. Pour ma part, je marche, un peu plus qu'à moitié, disons aux trois-quart.

Comme la dernière fois, voici une petite sélection d'intrigantes images extraites de ce film.
Image 10
Image 33
Image 35
Image 46
Image 22
Image 27
Image 51

Allez les blés

lundi 14 juillet 2008

En ce jour de fête nationale, faisons une sélection de titres français, récents et percutants. Alors, alors ...


On commence tranquillement par l'injustement sous-estimée Frédérique Dastrevigne, alias Fredda, qui chante de très jolies pop songs. Elle a sorti un album l'année dernière sur lequel je n'ai pas encore réussi à mettre la main. J'aime beaucoup l'atmosphère qui se dégage de cette chanson, Barry White : derrière une apparente légèreté, on sent la mélancolie affleurer.







Fredda - Barry White

Dans un genre plus énergique, voici les HushPuppies, un groupe qui définit sa musique comme étant du "Garage Mod". Je ne sais pas trop ce que ça veut dire mais j'aime beaucoup cette chanson, le son du clavier au début, la lente montée vers des guitares bien saturées, les "ouh ouh ouh" sur le refrain. Ca me rappelle un peu les excellents parisiens de One-Two.








HushPuppies - Down Down Down





Plus radical, voici celui que l'on présente comme le plus talentueux de l'équipe Ed Banger : SebastiAn. J'avais a-do-ré son premier EP Ross Ross Ross qui, en plus de l'incroyable chanson titre, contenait Walkman, le genre de tube qui retourne un dancefloor : je vous conseille de regarder cette vidéo pour voir la foule devenir folle à l'écoute de ce titre ("the crowd going bananas" disent-ils).
SebastiAn est donc revenu en 2008 avec l'EP Motor dont est extrait Momy ci-dessous. On sent toujours la même urgence et la même recherche d'efficacité. C'est remarquable.







SebastiAn - Walkman







SebastiAn - Momy

On termine par une chanson qui est un OVNI, non pas par son originalité (ah ça non !), mais parce qu'on ne sait rien de ces Keedz. Ils ne sont peut-être pas français mais cette chanson ressemble tellement au DANCE de Justice qu'on peut se demander si ce n'est pas eux qui se cachent derrière ce coup marketing. OK c'est du copier-coller, OK c'est pas très fin, OK ça sera oublié dans 6 mois mais ça reste très efficace.







Keedz - Stand on the Words