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Mulholland Drive étant le plus beau et le plus grand film de tous les temps, David Lynch était assuré de figurer dans ce top 10. Or il se trouve que ses autres films, bien que peu nombreux, ont tous été pour moi de grands moments de cinéma : Lost Highway m'a retourné le cerveau, Dune a troublé mes 10 ans, Eraserhead m'a donné l'illusion d'être un cinéphile intello, Blue Velvet m'a fait voir le monde différemment, Sailor & Lula m'a donné envie d'avoir une veste en peau de serpent et Inland Empire m'a vraiment fait chier mais a incrusté en moi des images impérissables (ces lapins !).
Si on ajoute à cette oeuvre cinématographique ahurissante la série Twin Peaks, nous obtenons tout simplement avec David Lynch le plus grand faiseur d'images de ces 30 dernières années. Respects éternels. Et puis Mulholland Drive quoi ... la beauté faite cinéma.
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En 1977, Woody Allen signait un des meilleurs films américains de la décennie avec Annie Hall. En 2009, il m'a offert (merci, merci) un des meilleurs films de l'année avec Whatever Works, pur feel-good movie bourré d'intelligence, de finesse et d'humour. Et entre-temps, il enfile les chefs-d'œuvre comme d'autres enfilent des perles : Manhattan (la scène finale avec Mariel Hemingway, oh my God !), Le sortilège du scorpion de Jade (LE film jubilatoire par excellence), Match Point, Melinda & Melinda (le plus sous-estimé de tous les Allen ?) et 15 autres encore que j'ai eu le bonheur de voir.
Le mot génie me paraît avoir été inventé pour qualifier Woody Allen, homme doté d'une science inouïe du langage cinématographique doublée d'une finesse d'analyse inégalée. Tous en choeur : génie, génie, génie.
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Autant je refuse catégoriquement de parler à des personnes qui contesteraient la moindre once de génie chez Woody Allen ou David Lynch, autant je suis prêt à reconnaître quelques failles dans l'oeuvre de Spielberg : je veux bien croire qu'il a participé, avec la nouille Georges Lucas, à une certaine infantilisation et décérébralisation du cinéma américain - nivellement par le bas dont nous subissons hélas toujours les effets.
Mais bon, comment ne pas être immensément admiratif d'un cinéaste qui a effrayé le monde entier avec Jaws, l'a fait pleurer (moi le premier) avec La liste de Schindler, l'a amusé avec Catch Me If You Can ou La Guerre des Mondes, l'a traumatisé avec Saving Private Ryan ou l'a fait vivre (tout simplement) avec ce chef-d'oeuvre du divertissement qu'est la trilogie Indiana Jones. Derrière cette productivité hallucinante, je sens chez Spielberg un vrai respect de son spectateur et un réel amour du cinéma et je suis prêt à me battre à mains nus avec les snobs du cinéma intello qui ne voient en lui qu'un saltimbanque.
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Les Affranchis, le plus beau film de gangsters que j'ai pu voir, et un des plus beaux films tout court, donne par défaut une bonne place à Martin Scorsese. Ensuite, il y a évidemment Taxi Driver, Raging Bull et Casino, dans lesquels les histoires quasi-bibliques et les interprètes bigger than life insufflent une grandeur qui est de l'ordre de l'épique. Et j'ai une tendresse particulière pour Mean Streets, film-matrice dans lequel Robert de Niro crève l'écran par son insouciance et sa douce folie.
La religiosité des films de Scorsese, loin de les plomber, leur donne pour moi un souffle à nul autre pareil - décuplé par une science cinématographique incroyable (ah ce plan-séquence des Affranchis !).
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Après Scorsese et Spielberg, il est vrai que c'est un peu facile de citer Coppola. Mais bon, je dois avouer que la fresque Apocalypse Now, par son esthétisme, son lyrisme, sa dimension résolument poétique et son refus du réalisme (enfin, c'est pas vraiment un refus, c'est plutôt un point de vue qui n'est pas dans la réalité, un point de vue qui n'appartient qu'au cinéaste et dans lequel il parvient miraculeusement à nous faire rentrer, à l'opposé du documentaire en somme), bref j'avoue que ce film me fascine profondément.
Ensuite, dans des genres radicalement différents, j'admets deux gros faibles pour Peggy Sue Got Married et Dracula (et oui ... malgré l'endive Keanu Reeves). Et, me direz-vous, la trilogie du Parrain ? Et bien, là aussi j'avoue, oui j'avoue que je ne suis pas emballé par cette trilogie, certes magistralement interprétée et scénarisée, mais manquant pour moi d'un je-ne-sais-quoi pour la rendre aussi flamboyante qu'un chef-d'œuvre de Scorsese. Je les ai vus trop tard je crois.
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On continue dans la facilité et dans le courant de ces wonderkids qui, au début des années 70, ont réinventé le cinéma américain et le cinéma tout court par la même occasion. Je suis loin d'avoir vu tous les films de De Palma mais je suis vraiment admiratif de l'insistance qu'il donne à la forme de ses films. Bien qu'étant un héritier auto-proclamé d'Hitchcock, je le vois pour ma part comme un Dario Argento américain : tant pis pour l'histoire, tant pis pour les acteurs, la virtuosité formelle compte über alles.
Cette volonté de faire des plans superbes et des mouvements de caméra grandioses donne par exemple Carrie, chef-d'oeuvre qui va bien au-delà d'un 'simple' film d'angoisse. Parfois, cela nous donne des films controversés mais que j'aime beaucoup : Phantom of the Paradise, Snake Eyes ou Les incorruptibles (que je trouve brillantissime, quoiqu'on en dise). Hélas, ça donne aussi parfois de belles horreurs clinquantes et putassières comme Scarface mais je suis toujours vivement intéressé par ces cinéastes qui sont en quête de beauté esthétique pure. Il me tarde vraiment de voir Furie, Obsession & Redacted.
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Il n'est pas mort donc on peut dire qu'il est encore en activité - bien que je ne sois pas sûr qu'il fasse encore des films. Mais, ne serait-ce que pour The Deer Hunter, Michael Cimino mérite largement d'être parmi les plus grands. J'ai déjà parlé sur ce blog de ce film époustouflant qui m'avait rendu amoureux de Meryl Streep (alors qu'elle est même pas belle !) et dont la scène de roulette russe avait engendré chez moi quelques nuits blanches (j'avais 17 ans).
A côté de ça, j'ai du m'endormir devant Heaven's Gate il y a 10 ans, je garde un bon mais confus souvenir de L'Année du Dragon et je n'ai carrément pas vu The Sunchaser et Le Sicilien (Christophe Lambert, bigre !). Quand j'ai le cafard, je regarde, re-regarde et regarde encore cette scène magique de Deer Hunter - pour Christopher Walken et son déhanché hors du temps, pour John Cazale et sa sincérité, pour le sérieux et la casquette de Robert de Niro.
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Bon là, je commence à rentrer dans le domaine de l'escroquerie parce que je n'ai vu que Boogie Nights mais ce film m'a tellement impressionné (et ce type est encore très jeune) que j'ai tout de suite eu envie de le placer parmi les grands.
Moi qui aime les plan-séquences, j'ai été plus que gâté dans ce film brillant sans être clinquant - une sorte de relecture des Affranchis dans le milieu du porno.
Je sais, je sais, il faut que je voie Magnolia et There Will Be Blood.
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Un choix un peu moins défendable mais plus honnête dans la mesure où j'ai vu chacun de ses trois films : le gracieux Virgin Suicides, l'émouvant Lost in Translation et le moins bon Marie-Antoinette. Sofia Coppola est encore jeune, elle traine beaucoup de casseroles avec elle (sa filiation, son côté un peu trop dans l'air du temps) mais j'ai envie de croire qu'elle va continuer à nous surprendre et nous charmer.
10. (ex-aequo) Steven Soberbergh & David Fincher
Je ne connais pas complètement, parfois j'aime, parfois moins. Voilà voilà. (et si les Cahiers du Cinéma veulent m'embaucher, no soucy). Mention spéciale à Sex, Lies & Videotape ainsi qu'à Zodiac tout de même.
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- Quentin Tarantino : serait dans mon top 10 si il n'était pas autant surcôté et si content de lui. 2 premiers films et 2 chefs-d'œuvre. Après, je suis très sceptique et très refroidi par les louanges unanimes qu'il reçoit.
- Clint Eastwood : j'en ai vu trop peu pour juger. Au-delà de Mystic River qui m'a bouleversé, de Million Dollar Baby qui m'a ému tout court d'Un Monde Parfait qui m'a intéressé, j'en ai raté plein que je veux voir (Impitoyable, Dans la ligne de mire) et plein d'autres qui m'ont été tellement déconseillé que je reste hésitant.
- Les frères Coen : évidemment, il y a le méga-LOL Big Lebowski, que j'aime sincèrement. Mais bon, avant, après, les deux frères nous servent des films qui sont vraiment trop peu sincères pour que j'accroche. Je ne suis pas votre pote les gars, et je n'ai pas envie de l'être, alors arrêtez de me donner une tape dans le dos en me disant "Tu vois ce que je veux dire ?". Non, je ne vois pas. Leur cinéma est ultra-surcôté, et ne restera pas.
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Darren Aronofsky : je n'ai vu ni Pi, ni The Foutain, ni The Wrestler mais Requiem for a Dream est un film tellement ignoble que je jette le bébé avec l'eau du bain en pleine conscience de ma mauvaise foi.
Ce type est un escroc, un menteur, un salaud. Pouah.