Before Sunset

mardi 4 novembre 2008

Richard Linklater, 2004

Pitch : la suite, la suite ! Eh oui chers lecteurs, Before Sunset est la suite de Before Sunrise. L'histoire se déroule 9 ans plus tard. Jesse (Ethan Hawke) est devenu écrivain. Il vient à Paris pour la promotion de son premier roman, très fortement inspiré de son aventure viennoise avec la belle Céline (Julie Delpy). Celle-ci lui fait la surprise de venir le voir en dédicace. Ils ne s'étaient pas vus depuis ce one-night stand. Depuis 9 ans donc. Jesse parvient à se libérer 2h pour passer du temps avec Céline - avant de prendre son avion (encore !) qui décolle au coucher du soleil. D'où le titre.

Revoilà donc nos deux héros en vadrouille, pressés par le temps qui s'égrène sans pitié alors que eux ont tant de choses à se raconter et, qui sait, d'espoirs à faire revivre.

On prend les mêmes et on recommence, me direz-vous ? Pas tout à fait. Pas du tout même. Autant Before Sunrise n'était qu'un rêve éveillé, une espèce de fantasme intemporel de La Rencontre Amoureuse, autant Before Sunset nous montre La Réalité qui traîne avec elle ses contraintes et ses impossibilités pratiques. Ces deux films, c'est le jour et la nuit. Littéralement.

La fête est finie

En effet, depuis tout ce temps, chacun des deux protagonistes a "avancé". Jesse a fondé une famille, avec femme et enfant. Céline vit une relation avec un grand reporter dont elle prétend être très amoureuse. Ils se disent au début très contents de leur situation respective. Mais, au fur et à mesure qu'ils discutent et se redécouvrent, ils finissent par avouer l'échec flagrant de leur vie sentimentale. Le pauvre Jesse confesse qu'il s'ennuie à mourir avec sa femme, qu'il ne la touche plus et qu'il fuirait à bras raccourcis si cet enfant n'était pas là. Céline pour sa part ne sait plus quoi penser de son reporter qu'elle ne voit jamais et dont elle se demande s'il n'est pas qu'une chimère à laquelle elle se force à croire pour lui éviter de se confronter à sa solitude affective.

Si Before Sunrise était un film plein d'espoir (on y va, on se jette à l'eau, on verra demain), Before Sunset, quant à lui, suinte la frustration, l'ennui, l'amer regret des décisions irrévocables et des occasions manquées. Tout est beaucoup plus sérieux, plombé. Chacun des deux traîne de lourdes casseroles. Bienvenue chez les trentenaires !

Ce qui est amusant avec ce film tourné 9 ans après le premier épisode, c'est que le spectateur peut observer l'empreinte du temps sur nos deux protagonistes - un peu comme dans les films de Truffaut qui suivaient la vie de Antoine Doinel / Jean-Pierre Léaud. Le contraste est saisissant entre Julie Delpy et Ethan Hawke. On dit parfois que le passage de 25 à 35 ans peut être physiquement fatal aux filles alors qu'il est souvent bénéfique aux hommes. Dans ce cas précis, c'est tout le contraire ! Le visage d'Ethan Hawke s'est émacié, son teint a pâli et il donne l'impression d'avoir complètement perdu son énergie juvénile qui devait tant faire craquer les filles il y a 10 ans. Il a du prendre de la drogue le bougre, ou alors pas mal picoler.

A contrario, Julie Delpy est rayonnante. D'une sympathique jeune fille, certes jolie mais un peu fadasse, elle est devenue une femme resplendissante, au charme spontané qui laisse deviner une personnalité extrêmement attachante. Elle incarne dans ce film un personnage très similaire de celui que j'avais tant aimé dans 2 Days in Paris (ces deux films sont d'ailleurs très proches)


Before Sunset, c'est un peu le Julie Delpy Show, dans lequel Ethan Hawke ne devient qu'un figurant. Elle lui vole franchement la vedette alors que leur rôles était nettement plus équilibrés dans Before Sunrise. La touchante scène ci-dessous, une des dernières du films, illustre assez bien ce déséquilibre. Julie Delpy irradie la scène. Ethan Hawke ne peut qu'observer et s'avouer charmé, conquis, vaincu.

Je m'étais promis de ne jamais poster d'extraits de films mais (1) C'est quasiment un clip (2) Je n'arrive pas à mettre la main sur cette chanson au format audio (3) Ça permet de réviser son japonais.

Ah et sinon, j'ai bondi de mon siège quand j'ai vu que Céline emmenait Jesse au Pure Café qui est juste en bas de chez moi.
Before Sunset n'est définitivement pas un film réaliste : ils se font servir au Pure Café en moins de 15 minutes, et avec le sourire. Toute personne qui a mis les pieds dans ce café sait que le service est tellement inexistant qu'il faut sans arrêt se lever pour commander un verre et qu'on se fait limite engueuler parce qu'on dérange les serveurs en pleine papotage. Un vrai scandale !

OK, il a raison Ethan, c'est joli, mais quel déplorable service (serveurs du Pure Café, si vous me lisez ...).

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5 commentaires:

N./ a dit…

Eh bien, Julie Delpy a du quitter le Pure Café comme tout le monde: en sentant le graillon :-)

Marivaudage a dit…

N. > En 2004, elle sentait encore le mélange graillon / clope.

N./ a dit…

tu sais quoi? Il y avait un tournage dimanche au Pure Café... A suivre de près pour tes futures chroniques. Bises

Twittquail a dit…

Je ne suis pas d'accord avec toi, je trouve qu'ethan a gardé encore quelque chose de ce jeune homme d'il y a 10 ans tandis que la julie , c'est peut être l'amertume, mais elle me fait l'effet d'une figue sèche dans ce deuxième volet...

Marivaudage a dit…

Twittquail > Ah ... Serais-tu une fille et moi un garçon ?

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