Pitch : Astérix, Obélix et toute une troupe de gaulois partent en Grèce participer au Jeux Olympiques. Pendant ce temps, Brutus, fils de César, rêve de devenir calife à la place du calife et d'épouser une belle princesse grecque. Tout se termine par un banquet auquel sont conviés plein de people.
En deux terribles heures, Astérix aux Jeux Olympiques a remporté la médaille d'or du plus mauvais film que j'ai jamais vu. Ce trophée personnel était pourtant détenu depuis 10 ans par l'épouvantable Batman & Robin de Joël Schumacher (décidément, entre Harald et Michael, ce nom est maudit). Mais là, il n'y a vraiment aucun besoin de départager ces deux concurrents, Astérix aux Jeux Olympiques va largement plus loin dans l'horreur.
De l'excellent scénario original, celui de la BD, plein de rebondissements et de malice comme souvent dans les épisodes d'Astérix écrits par René Goscinny, les scénaristes d'Astérix aux Jeux Olympiques n'ont presque rien retenu. Tout ce qui est conservé est le cadre (les JO) dans lequel s'accumulent des sketches affligeants et de pseudo-morceaux de bravoure. Il n'y a pas la moindre volonté de raconter une histoire.
OK, allons-y donc pour un film à sketch. Pourquoi pas. Mais on est tout de suite effaré par la nullité crasse des dialogues et les gags qui tombent à plat. Le film en devient curieux : les chutes des blagues sont parfois tellement pourries qu'on a l'impression que les scènes ont été écourtées au montage. Les décors, qui se veulent grandioses (le stade olympique notamment), donnent l'impression d'être en carton et sont d'une laideur étonnante. Les effets spéciaux à la françaises m'ont rappelé les pires moments des Visiteurs dans le genre "Attention, regardez-bien, il va y avoir un trucage numérique !". Dieu que c'est moche.
Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi l'infâme Clovis Cornillac fronce les sourcils pendant tout le film ? Se croit-il drôle, proche de la BD ou même bon acteur ?
La distribution est atroce. Clovis Cornillac me donne des envies de meurtre. Combien de navets faudra-t-il qu'il enchaîne, combien de rôles faudra-t-il qu'il massacre pour qu'on reconnaisse enfin la vérité, à savoir que c'est un des plus mauvais acteurs de tous les temps ? En plus d'être exécrable, j'ai l'impression que Clovis Cornillac a une très haute opinion de lui-même. Avec son côté gouailleur à 2 francs 10, Il doit s'imaginer être à lui seul la réincarnation actuelle de Jean Gabin, Michel Simon et Gérard Philippe. Sortez-le, vite !
Benoit Poelvoorde fait ce qu'il peut avec les consternants dialogues qu'on lui sert. Je pense sérieusement que sa performance dans Astérix aux JO ne doit pas l'aider en ce moment à sortir de sa dépression. Alain Delon réussit bien son coup en essayant de se rendre insupportable : il l'est de bout en bout. En voyant l'excellent, le superbe, le flamboyant Gérard Dépardieu perdu dans cette débâcle, le sentiment qui vient est la pitié. Que fait notre bon vieux Gégé dans cette galère ? A-t-il perdu toute clairvoyance ?
En fait voilà, j'ai l'impression que tout le monde qui a travaillé sur ce film a perdu toute clairvoyance. Au bout d'un certain temps, le sentiment qui domine chez moi n'est plus de l'énervement face à un navet, mais plutôt de la stupeur. Comment peut-on en arriver là ? N'y avait-il donc pas un chef d'orchestre pour éviter un tel naufrage ? Le problème vient-il de la concentration des métiers de producteur, réalisateur et scénariste au sein d'une seule personne, Thomas Langmann, qui aurait été dépassé par un projet (et un budget) d'une telle ampleur ?
Essayons de lister tous les défauts possibles d'un film. Alors, un film peut être mal écrit, mal filmé, moche, prétentieux, mal interprété, ennuyeux ou encore vulgaire. Et bien, Astérix aux JO réussit le tour de force de réunir TOUS ces défauts. Cette performance unique à mes yeux en fait peut-être sa seule qualité.
La clé de tout ce maëlstrom se trouve peut-être à la fin. Le film se termine en effet par un étonnant banquet où défilent Tony Parker, Zinédine Zidane ou encore Amélie Mauresmo. Ils font chacun leur petit numéro de ballon qui semble tout droit sorti d'une pub Nike. Ils sont d'ailleurs filmés sur une terrasse, en dehors de la scène même du banquet, et il n'y a pas le moindre embryon de tentative d'intégrer ces plans avec le reste de l'histoire. A ce moment-là, on se rend compte que l'on n'est plus en train de regarder un film, qu'il s'agit d'autre chose, d'un méta-objet qui mélange tout avec la plus grande vulgarité et un mépris hallucinant du spectateur. Ce qui est montré en salles n'est qu'un objet commercial parmi d'autres (produits dérivés, DVD, passages TV, BDs) et après tout personne n'a jamais décrété qu'il fallait que cet objet soit du cinéma.
Astérix aux Jeux Olympiques est réussi dans le sens où il est en phase avec une époque où notre président explique en conférence de presse qu'avec sa copine chanteuse "c'est du serieux", avec une époque où une des chefs de l'opposition fait des one-man shows mystiques, avec une époque où le Garde des Sceaux expose sa grossesse dans la presse comme Demi Moore en son temps, bref avec une époque où le mélange des genres, la vulgarité, le nivellement par le bas et la guerre ouverte à toute forme d'intelligence ont droit de cité.
Au secours !
8 commentaires:
Fais-toi le dernier James Bond, ça peut réhabiliter AstériXsme...
N./> ah ouais, Quantum machin, c'est pire qu'Astérix ?
Moi je trouve que Astérix au jeux olympique est vraiment très bien.
C'est surement l'un des meilleurs films sortis en 2008.
Il y a beaucoup de navets sortis en 2008 dont on pourrait parler.
Cette critique n'est pas valable et est mensongère.
Anonyme> ah mais ma critique ne peut pas être mensongère car elle ne prétend pas dire la vérité. J'émets uniquement un avis, certes tranché, mais qui n'engage que moi.
Je suis très curieux de savoir ce qui t'a plu dans Astérix aux JO (sérieusement) : dis-moi !
Et oui effectivement, je pense qu'il y a beaucoup de films pas terribles qui sont sortis en 2008 mais je suis hélas loin, très loin, d'avoir tout vu.
Mais alors si tu es loin d'avoir tout vu, ferme ta tarpe et n'en parle pas!
tarpe ?
Félicitations courageux anonyme, tu es mon premier troll !
Bonjour.
Avoir vu les commentaires avant de voir le film je n'aurais pas cru qu'un film puisse être aussi mauvais.
J'ai vu le film hier soir et j'ai rarement été aussi décu d'un film. Le héro et l'essence même de la BD (la série complète, pas juste celle qui donne le nom au film) sont comletement détruit. En fait le plus honteux du film est d'avoir placé "Astérix" dans le titre.
2 répliques me viennes immédiatement en tête... A un certain moment Brutus traite un autre personnage "d'enculé" et à un autre Brutus réplique à son père "parle a mon cul, ma tête est malade". Jamais dans une BD d'Atérix je n'est vu un tel langage, c'est innaceptable selon moi.
Quand à Clovis Cornillac, il n'arrive pas à la cheville de Christan Clavier.
Bref je n'est pas aimer le film.
Martin
Un commentaire digne de ce nom.
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