Les Expériences érotiques de Frankenstein

vendredi 11 juillet 2008

La Maldición de Frankenstein
Jess Franco, 1972

Après le troublant et séduisant La Vampire Nue, je continue sans frémir dans une veine erotico-vampiresque des années 70. Apparemment, c'est un genre en soi.

Mon Dieu, comment raconter l'histoire de ce film ? Le titre est trompeur : il n'y a aucune expérience érotique dans ce film et le pauvre Dr. Frankenstein se fait zigouiller au bout de 3 minutes - même si il "ressuscite" 3 fois par la suite, de manière assez furtive.

Pitch : le grand méchant Cagliostro, retranché dans son superbe château, envoie sa créature Melissa, un être 50% femme, 50% oiseau mais 100% vampire, accomplir une terrible mission : tuer le Dr Frankenstein et lui enlever le monstre qu'il vient juste de créer. A propos, ce monstre est recouvert d'argent et ressemble en fait plutôt à Hulk. Bref, une fois ce forfait accompli, le plan de Cagliostro est double : dans un premier temps émuler Frankenstein en créant une femme parfaite à partir de morceaux de femmes pures (de jeunes vierges qu'il va aller chercher dans le village du coin) et dans un deuxième temps faire s'accoupler le monstre et cette femme parfaite pour engendrer une nouvelle race d'êtres parfaits. Sans blague ! Heureusement, Vera Frankenstein (la fille de) et un jeune médecin qui passait par là vont se mettre en quatre pour faire échouer ce plan diabolique.

Le château de Cagliostro (notez les gens qui portent un cercueil sur la plage)
Melissa la femme-oiseau-vampire (Anne Libert)

J'ai vu ce film à la Cinémathèque de Paris, dans le cadre d'une rétrospective Jess Franco : 69 films au programme (un hasard ?) pendant un mois et demi. Intrigué par celui qu'on présente comme le cousin espagnol de Jean Rollin, je suis donc allé voir le premier qui me tombait sous la main. La salle était pleine figurez-vous.

Je crois que je n'ai pas eu de bol parce que j'ai lu après coup que même les fans hardcore de Jess Franco trouvent que "Les expériences érotiques de Frankenstein" est un de ses films les plus faibles. Malgré le regard neuf et l'a priori positif que j'avais en m'installant sur mon siège, je ne peux pas leur donner tort.

Le monstre de Frankenstein : un mélange de Hulk et du surfeur d'argent

Qu'est-ce qui ne va pas dans ce film ? A peu près tout selon moi :
  • L'histoire : bon, vous l'avez lu plus haut, l'histoire tient plus de la farce grand-guignolesque que du suspens hitchcockien. Et, évidemment, les dialogues sont au diapason : "Allons donc tuer ce vampire", "Hors d'ici, maudit Cagliostro !", "A l'hôpital Velpeau ?" etc

  • L'image : catastrophique. Je n'ai jamais jamais vu dans un film des plans où tout est flou. Le premier plan, le deuxième plan, l'arrière-plan : tout est flou ! C'est flou ça. En plus de ça, la copie qui nous a été projetée était vraiment de mauvaise qualité, avec plein de coupures et de lacérations sur la bobine

  • Les acteurs : c'est peut-être ce qui va le mieux. Howard Vernon, qui joue Cagliostro, a des bons yeux de fou à lier et je trouve Anne Libert assez troublante dans son rôle de Melissa la vampire-oiseau (on apprend plus tard qu'elle a été conçue en versant de la semence humaine sur un oeuf de faucon ... ah d'accord ... ça explique qu'elle ait des plumes sur les mains et qu'elle soit tout le temps déshabillée). Le reste du casting est un désastre.

  • Le montage : c'est la première fois que je vois un film où des plans qui apparaissent au début du film sont réutilisés tels quels plus tard dans le film (sans flasback hein). Ceci dit, il paraît que Jess Franco réutilisait des plans d'un film à l'autre donc bon, au sein d'un même film, pourquoi pas.

Qu'est-ce qui va dans ce film ? Au delà d'un certain amusement à voir un film qui va ainsi à rebours de tous les principes les plus élémentaires du cinéma, on sent malgré tout une vraie sincérité dans ce qu'il fait. Il a l'air d'y croire. Le problème c'est que moi je n'y crois pas du tout.

Les joyeux drilles de la secte de Cagliostro

Au final, je veux bien que les érudits de la Cinémathèque tentent de réhabiliter des cinéastes oubliés mais je me dis qu'ils auraient pu faire un peu de tri tout de même. Mais je ne m'avoue pas vaincu sur Jess Franco, j'irai sans doute en voir un autre, j'ai le calendrier sous les yeux, à choisir au hasard entre La Comtesse aux Seins Nus, Vampiros Lesbos, Dracula Prisonnier de Frankenstein ou encore Une Vierge chez les Morts-Vivants. Quel programme !

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