APT, New York
Comme son nom l'indique, ce petit club ressemble à un appartement. On longe un couloir tapissé de papier peint à rayures avant de se voir offrir deux options : soit rester à l'étage, ambiance cosy, avec une petite terrasse pour cloper (et faire des rencontres), soit descendre au sous-sol pour trouver une ambiance plus groovy et radicalement urbaine. Je connais mal New York mais, bizarrement, j'ai eu vraiment l'impression d'être enfin DANS la ville au moment où j'ai poussé la porte de cet endroit proche de l'idée platonicienne que je me faisais d'un club new-yorkais : cher, chic, branché et cosmopolite. Très peu européen en fin de compte.
Meilleur moment : le physio qui fait oui de la tête pour me laisser rentrer alors que j'étais vraiment habillé comme un sac.
Moment honteux : avoir été habillé comme un sac dans cet endroit sooo chic.
Musique emblématique : les 2/3 fois où j'y ai traîné, j'ai toujours fini par entendre du hip-hop old school, mixé par un DJ en kippa ce que je trouvais être le summum du cool.
Kurtis Blow - The Breaks
Panorama Bar / Berghain, Berlin
Là, on touche LE club, the one and only. Si il ne devait en rester qu'un, ce serait celui-là. Un monstre qui vous avale et dont vous ne sortez pas indemne. Tout paraît possible dans cet endroit extravagant, aux volumes aussi démesurés que les biceps des danseurs torses nus, et ouvert NON STOP du vendredi minuit au dimanche après-midi (il faut le souligner). Le seul endroit où j'ai fait 1h de queue en plein jour.
Meilleur moment : les persiennes qui s'ouvrent furtivement et qui rappellent à la foule en sueur qu'il fait grand jour dehors. Hurlement général. Fermeture des persiennes. Reprise du beat monstrueux. Incroyable.
Moment honteux : m'être fait jeter la veille, sous prétexte que "You don"t fit in", par "The Hardest Bouncer in Europe" - avec lequel on n'a pas du tout, mais alors pas du tout, envie d'argumenter (il a même eu droit à son petit reportage ici)
Musique emblématique : de l'électro bien sûr, allemande, désincarnée et trans-genre (ces 2 titres se suivent).
DJ Koze - Tausend Tränen Tief (Steve Bug Loverboy Remix)
DJ Koze - Telefunken (Adolf Noise Remix)
Razzmatazz, Barcelone
Le club le plus réjouissant de Barcelone, nettement moins Erasmus que les autres endroits de la ville, Dans cet immense dédale industriel, on navigue entre dance-floors géants et salles intimistes par des passerelles en plein air, des escaliers dérobés et des couloirs tordus. On se croirait presque dans le Cabinet du Dr Caligari. La foule est plutôt jeune, décontractée et avenante. La programmation tabasse.
Meilleur moment : le DJ-set de James Holden, pendant lequel même la boucle la plus minimale et la plus répétitive mettait la foule en transe - le tout dans une ambiance tellement moite qu'il était difficile de s'allumer une clope.
Moment honteux : avoir lâché tout le monde pour suivre une fille, qui était un peu l'incarnation féminine de Pierre Richard, dans une épopée de la loose qui s'est terminée dans un commissariat de police.
Musique emblématique : il y a évidemment l'hymne de Nathan Fake, depuis lequel "trance" n'est plus un gros mot.
Nathan Fake - The Sky Was Pink (James Holden Remix)
Mais ce club me rappelle toujours cette excellente chanson de Pulp
Pulp - Razzmatazz
333 / Mother Bar, Londres
Mon club fétiche. Tous les anglais ont leur local pub. Moi j'avais mon local club dans lequel il m'est parfois arrivé d'aller tous les soirs de la semaine. Le must de cet incroyable endroit est le Mother Bar, au dernière étage, à l'ambiance lynchienne : espace restreint, papier peint imprimé rouge, carrelage noir et blanc, boule disco, canapés vintage, grandes fenêtres ouvertes sur Old Street - ça préfigurait un peu Le Baron, en 1000 fois plus friendly. Foule extrêmement hétéroclite, entre les über-cools graphic designers super sapés, les décroissants limite clochards, les City boys égarés et tout un tas de gens qui n'avaient pas peur de se trémousser le dimanche soir jusque 4h.
Meilleur moment : en début de soirée, sur une piste encore déserte, le DJ qui passe Sugar Spun Sister, plus belle chanson des Stone Roses. J'en avais presque les larmes au yeux.
Moment honteux : emporté par mon enthousiasme, perte d'équilibre et rattrapage in extremis en mettant la main sur la platine vinyl du DJ. Gros scratch, musique interrompue, regard courroucé du DJ, des barmen et de toute la clientèle, envie de m'enfoncer dans le sol et de disparaître.
Musique emblématique : ce titre des Stones Roses donc. Pas vraiment dansant mais quelle mélodie mes amis.
The Stone Roses - (Song for my) Sugar Spun Sister
Pulp, Paris
De retour à Paris, j'avais décrété qu'il n'y avait aucun club valable dans cette ville (j'étais déjà snob et péremptoire). J'ai bien changé d'avis quand on m'a emmené à une de ces fameuses soirées du Jeudi (hélas défuntes) : ce soir-là, la qualité des sets de The Hacker et d'Arnaud Rebotini m'avait mis une bonne claque. Musique pointue et sexy, foule hétérogène et tolérante (rare à Paris), toilettes mythiques. Ces soirées ont été responsables de beaucoup de vendredi très douloureux.
Meilleur moment : ma petite chouchoute, Chloé, qui passe son propre tube, Take Care, sous les vivats de la foule.
Moment honteux : pas de moment honteux possible dans les boîtes à Paris. Verre & clope à la main, on reste digne, on mate, on juge, on jauge. On n'est pas là pour rigoler.
Musique emblématique : ce titre de Chloé donc, hypnotique et racé.
Chloé - Take Care
12 commentaires:
HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA
Paris, on est pas là pour rigoler... J'adore.
Me rappelle cette chanson de Taxi girl... Hey mec, tu sais comment ça s'écrit Paris?
Bravo mister! Chouette virée, on y est presque avec toi.
ton Cooler du Fantoche
The reason being?
salut, c'est à Paris justement que nos chemins se sont croisés (me semble t-il)le temps d'un verre et de quelques biscuits apéritifs de piètre qualité, une copine en commun (on l'appellera -Manue- afin de garder son annonymat le plus total :D) bref...
merci pour ce billet qui m'a replonger dans ce que j'aime le plus dans les club et on rajoute à cela une bien belle ballade dans différentes petites bourgades de province.
juste merci.
Paris était une fête...
http://www.rue89.com/2009/12/01/comment-paris-sacrifie-ses-nuits-128298
beau article.
j'aime bien ça.
c'est superbe!
c'est adorable.
génial.
bravo.
merci pour ce beau article.
bonne continuation.
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