Top 5 des discothèques

samedi 21 novembre 2009

Je vais moins en club mais j'aime toujours autant les tops qui ne servent à rien. Petit top 5 (dans le désordre) de mes lieux de nuit favoris.

APT, New York
Comme son nom l'indique, ce petit club ressemble à un appartement. On longe un couloir tapissé de papier peint à rayures avant de se voir offrir deux options : soit rester à l'étage, ambiance cosy, avec une petite terrasse pour cloper (et faire des rencontres), soit descendre au sous-sol pour trouver une ambiance plus groovy et radicalement urbaine. Je connais mal New York mais, bizarrement, j'ai eu vraiment l'impression d'être enfin DANS la ville au moment où j'ai poussé la porte de cet endroit proche de l'idée platonicienne que je me faisais d'un club new-yorkais : cher, chic, branché et cosmopolite. Très peu européen en fin de compte.

Meilleur moment : le physio qui fait oui de la tête pour me laisser rentrer alors que j'étais vraiment habillé comme un sac.
Moment honteux : avoir été habillé comme un sac dans cet endroit sooo chic.
Musique emblématique : les 2/3 fois où j'y ai traîné, j'ai toujours fini par entendre du hip-hop old school, mixé par un DJ en kippa ce que je trouvais être le summum du cool.







Kurtis Blow - The Breaks

Panorama Bar / Berghain, Berlin
Là, on touche LE club, the one and only. Si il ne devait en rester qu'un, ce serait celui-là. Un monstre qui vous avale et dont vous ne sortez pas indemne. Tout paraît possible dans cet endroit extravagant, aux volumes aussi démesurés que les biceps des danseurs torses nus, et ouvert NON STOP du vendredi minuit au dimanche après-midi (il faut le souligner). Le seul endroit où j'ai fait 1h de queue en plein jour.
Meilleur moment : les persiennes qui s'ouvrent furtivement et qui rappellent à la foule en sueur qu'il fait grand jour dehors. Hurlement général. Fermeture des persiennes. Reprise du beat monstrueux. Incroyable.
Moment honteux : m'être fait jeter la veille, sous prétexte que "You don"t fit in", par "The Hardest Bouncer in Europe" - avec lequel on n'a pas du tout, mais alors pas du tout, envie d'argumenter (il a même eu droit à son petit reportage ici)
Musique emblématique : de l'électro bien sûr, allemande, désincarnée et trans-genre (ces 2 titres se suivent).







DJ Koze - Tausend Tränen Tief (Steve Bug Loverboy Remix)







DJ Koze - Telefunken (Adolf Noise Remix)

Razzmatazz, Barcelone
Le club le plus réjouissant de Barcelone, nettement moins Erasmus que les autres endroits de la ville, Dans cet immense dédale industriel, on navigue entre dance-floors géants et salles intimistes par des passerelles en plein air, des escaliers dérobés et des couloirs tordus. On se croirait presque dans le Cabinet du Dr Caligari. La foule est plutôt jeune, décontractée et avenante. La programmation tabasse.
Meilleur moment : le DJ-set de James Holden, pendant lequel même la boucle la plus minimale et la plus répétitive mettait la foule en transe - le tout dans une ambiance tellement moite qu'il était difficile de s'allumer une clope.
Moment honteux : avoir lâché tout le monde pour suivre une fille, qui était un peu l'incarnation féminine de Pierre Richard, dans une épopée de la loose qui s'est terminée dans un commissariat de police.

Musique emblématique : il y a évidemment l'hymne de Nathan Fake, depuis lequel "trance" n'est plus un gros mot.







Nathan Fake - The Sky Was Pink (James Holden Remix)
Mais ce club me rappelle toujours cette excellente chanson de Pulp







Pulp - Razzmatazz

333 / Mother Bar, Londres
Mon club fétiche. Tous les anglais ont leur local pub. Moi j'avais mon local club dans lequel il m'est parfois arrivé d'aller tous les soirs de la semaine. Le must de cet incroyable endroit est le Mother Bar, au dernière étage, à l'ambiance lynchienne : espace restreint, papier peint imprimé rouge, carrelage noir et blanc, boule disco, canapés vintage, grandes fenêtres ouvertes sur Old Street - ça préfigurait un peu Le Baron, en 1000 fois plus friendly. Foule extrêmement hétéroclite, entre les über-cools graphic designers super sapés, les décroissants limite clochards, les City boys égarés et tout un tas de gens qui n'avaient pas peur de se trémousser le dimanche soir jusque 4h.

Meilleur moment : en début de soirée, sur une piste encore déserte, le DJ qui passe Sugar Spun Sister, plus belle chanson des Stone Roses. J'en avais presque les larmes au yeux.
Moment honteux : emporté par mon enthousiasme, perte d'équilibre et rattrapage in extremis en mettant la main sur la platine vinyl du DJ. Gros scratch, musique interrompue, regard courroucé du DJ, des barmen et de toute la clientèle, envie de m'enfoncer dans le sol et de disparaître.

Musique emblématique : ce titre des Stones Roses donc. Pas vraiment dansant mais quelle mélodie mes amis.







The Stone Roses - (Song for my) Sugar Spun Sister

Pulp, Paris
De retour à Paris, j'avais décrété qu'il n'y avait aucun club valable dans cette ville (j'étais déjà snob et péremptoire). J'ai bien changé d'avis quand on m'a emmené à une de ces fameuses soirées du Jeudi (hélas défuntes) : ce soir-là, la qualité des sets de The Hacker et d'Arnaud Rebotini m'avait mis une bonne claque. Musique pointue et sexy, foule hétérogène et tolérante (rare à Paris), toilettes mythiques. Ces soirées ont été responsables de beaucoup de vendredi très douloureux.

Meilleur moment : ma petite chouchoute, Chloé, qui passe son propre tube, Take Care, sous les vivats de la foule.

Moment honteux : pas de moment honteux possible dans les boîtes à Paris. Verre & clope à la main, on reste digne, on mate, on juge, on jauge. On n'est pas là pour rigoler.

Musique emblématique : ce titre de Chloé donc, hypnotique et racé.







Chloé - Take Care

Questionnaire Libé

vendredi 6 novembre 2009

Voici mes réponses à un questionnaire cinéma, récemment posé par Libération à Steven Soderbergh, et relayé par le Dr Orlof (dont je vous invite à lire les chroniques, régulières et fort documentées, bourrées de parti-pris et d'avis tranchés comme j'aime). Dans la mesure où je suis in-ca-pa-ble d'écrire sur les films en ce moment, cet exercice un peu idiot est le mieux que je puisse faire en ce moment pour alimenter mon blog chéri.

Le film que vos parents vous ont empêché de voir ?
Les Valseuses. Quand il est passé à la télé au début des années 90, mes parents, en en ayant gardé un bon souvenir lors de sa sortie en salles, nous ont autorisés à le regarder avant de le couper précipitamment dès la première scène crue - assez tôt dans le film donc. Était-ce révélateur du vieillissement de mes parents ou plutôt d'un certain recul de l'esprit contestataire des années 70 ? Je penche de plus en plus pour la deuxième explication.
Et aussi, un peu plus tôt, A la Recherche de Mr Goodbar, censuré à base de "Va te coucher, ce film n'est pas pour toi", qui reste un film éminemment mystérieux pour moi dans la mesure où je ne l'ai toujours pas vu.

Une scène fétiche ou qui vous hante ?
Le mariage de The Deer Hunter. Vu que ce passage est long, s'il ne fallait retenir qu'une scène, je choisirais la pré-chauffe au bar sur Can't Take My Eyes Off You.

Vous dirigez un remake : lequel ?
Les Jeux de l'Amour et du Hasard, la fameuse (et si puissante) pièce de Marivaux.

Une deuxième tempête spatio-temporelle s'abat sur l'USS Nimitz dans l'inusable Nimitz, Retour Vers l'Enfer

Le film que vous avez le plus vu ?
J'hésite entre La Folie des Grandeurs, Nimitz Retour vers l'Enfer et La Ruée vers l'or. Je n'ai évidemment pas compté mais ça doit être de l'ordre de la trentaine pour chacun.

Qui ou qu’est-ce qui vous fait rire ?
Cary Grant qui se pète la gueule pendant l'aria de son ex-femme dans Cette Sacrée Vérité : ça dure 10 secondes mais je ne peux m'empêcher de rire devant la 'justesse' de la cascade et la tête d'ahuri qu'il prend (la scène est ici sur YouTube : le passage en question est à 3' pile - c'est absolument prodigieux, vraiment, je ne connais rien de plus drôle au monde, sans parler de la tête du petit vieux à côté et du rire sooooo charming de Irene Dunne à 3'25, c'est à se pâmer).
Et sinon :
- Chaplin à peu près tout le temps, notamment dans Le Cirque (le plus sous-estimé des Chaplin ?) quand il tombe dans un tonneau.
- Jean Dujardin dans le premier 0SS 117 (eh oui).
- Mike Myers dans le premier Austin Powers (eeeeh oui, je ne me souviens pas avoir tant ri au cinéma).

Votre vie devient un biopic…
Il portera forcément le titre d'une chanson des Smiths / Morrissey. Cinq parmi ceux qui me touchent le plus :
- I Started Something I Couldn't Finish
- The Last of The Famous International Playboys (la meilleure chanson de Morrissey peut-être, bourrée de mélancolie, d'ironie et d'auto-dépréciation)
- Heaven Knows I'm Miserable Now
- Barbarism Begins At Home
- We Hate It When Our Friends Become Successful (n'est-ce pas ?)








Morrissey - The Last Of The Famous International Playboys

Le cinéaste absolu ?
Comme chez les catholiques, ma Sainte Trilogie, qui n'est qu'une seule et même personne incarnée en trois entités (ou le contraire je ne sais plus), est la suivante : David Lynch, Woody Allen, Eric Rohmer.

Le film que vous êtes le seul à connaître ?
Aucun, vraiment.
Mais, en dehors de mon ex-coloc avec qui on est tombé dessus par le plus grand des hasards, je n'ai encore rencontré personne qui a vu Auch Zwerge Haben Kleine Angefangen, le génial et WTF-issime premier film d'Herzog (pour vous donner une idée, je vous conseille d'aller regarder le plan final, absolument hallucinant).
Et dans le genre 'film dur à voir mais qui mériterait largement d'être multi-diffusé', je suis plus que content d'avoir assisté à une rare reprise du Plein de Super, l'impayable road-movie d'Alain Cavalier, toujours introuvable en DVD.

Une citation de dialogue que vous connaissez par cœur ?
"For a moment ... I thought .... " susurré par Ingrid Bergman dans Dr Jekyll & Mr Hyde. Je n'ai vu ce film qu'une fois ou deux, cette phrase n'est pas très longue mais, pour des raisons que j'ignore, cette ligne de dialogue me hante depuis 20 ans et je me la remémore presque quotidiennement.

L’acteur que vous auriez aimé être ?
Jean-Paul Belmondo dans les années 60 : il pouvait tout jouer, du plus intello au plus populaire, avec une désinvolture et une justesse incroyables. Rarement une personne ne m'a donné autant l'impression d'incarner une époque - tout en flottant largement au-dessus de la mêlée. Il a aussi embrassé les plus belles femmes.



Le dernier film que vous avez vu ? Avec qui ? C’était comment ?
Pulsions de Brian de Palma, seul sous ma couette. Très bien.

Un livre que vous adorez, mais impossible à adapter ?
Malevil de Robert Merle, que j'ai lu 50 fois et dont je connais des chapîtres entiers par cœur. Il y a eu une adaptation assez faiblarde en 1980 par Christian de Chalonges.
Le livre est pour moi trop riche et trop subtil pour en faire un vrai bon film - une série peut-être.

Quelque chose que vous ne supportez pas dans un film ?
La fausse connivence, le deuxième degré, Clovis Cornillac.

Le cinéma disparaît. Une épitaphe ?
Silencio.



Bon et je ne suis pas trop branché "chaîne de blog", mais je serais très curieux de lire les réponses de Camille, Rob Gordon, FredMJG & IMTheRookie à ce questionnaire.