Carrie

lundi 29 mars 2010

Carrie au bal du diable
Brian de Palma, 1976


En revoyant Carrie pour la troisième fois, le premier mot qui me vient à l'esprit est "brillant" - comme souvent pour les films de Brian De Palma.

Mais bon, à part ça, que dire d'intéressant, neuf ou personnel qui n'a déjà été dit sur ce chef d'œuvre fantastique (en tous les sens du terme) ? Rien de bien consistant je crois mais bon, essayons de décrire sincèrement, et sans se la raconter, quelques impressions laissées par cet extraordinaire film.

Soulignons encore une fois la faiblesse du titre français : Carrie au bal du diable, n'importe quoi. Quel diable ? Comme dans tous les bons films du genre (je pense notamment à Cronenberg), l'horreur est endogène. Le basculement vient des personnages eux-mêmes, de leurs entrailles, de leurs cerveaux malades ou de leur sexualité dérangée. Pas de diable donc ni de monstre surnaturel ou de deus ex machina. C'est bien plus efficace ainsi.

Je reste complètement stupéfait par la maîtrise totale de LA scène du bal - stupéfaction doublée d'une vraie jouissance cinéphile. La mise en place a certes été longue (trop longue ? c'est ma seule réserve sur ce film) mais en quelques minutes tout s'accélère et c'est un véritable coup de force esthétique et scénaristique qui nous est asséné. On est pour moi proche de la perfection cinématographique. Je ne me remets pas de ce plan-séquence DE OUF MALADE qui voit la caméra se déplacer du couple au seau de sang en passant par tous les protagonistes et rouages de la scène qui s'annonce. Cette maîtrise de l'espace cinématographique me laisse pantois.

Concentrons-nous sur un court extrait voulez-vous (qualité pourrie, désolé).


A ce moment, le piège a fonctionné et le sang de porc s'est déversé sur l'infortunée Carrie. On sent que ses super pouvoirs vont l'aider pour se venger mais on est encore loin de se douter de la manière dont elle va s'en servir et de l'ampleur des dégâts qu'elle va causer. Et c'est à ce moment que De Palma sort de sa poche l'effet qu'il n'a certes pas inventé mais largement remis au goût du jour : le fameux split-screen.

Cette astuce formelle est pour moi tout sauf un gadget dans cette scène. Elle en décuple l'efficacité et l'intensité. D'un côté nous voyons Carrie utilisant, en un terrible coup d'œil, ses pouvoirs télékinétiques, de l'autre nous voyons les conséquences de ses pouvoirs. Et, comble du plaisir, notez à 0'47 la translation de droite à gauche du visage de Carrie. Pour des raisons que je ne maîtrise pas totalement, je suis subjugué par ce déplacement - c'est tellement malin, tellement inédit et tellement justifié. Tout se tient. En 20 secondes, nous passons du college movie au film d'horreur. La maîtrise est totale.

Ah et puis ces éclairages rouges qui s'allument à la fin de l'extrait, que c'est beau. Ah et aussi cette utilisation des notes de la scène de la douche de Psychose, quel bonne idée là encore ! Ah et aussi... mais mais oui, je l'ai déjà dit, cette scène est parfaite et Brian de Palma est un génie.

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5 commentaires:

astrologie a dit…

Merci d'avoir pris le temps de poster!

voyance a dit…

vous avez fait un très bon point!

voyance amour a dit…

Bon point de départ d'une véritable discussion.

voyance par telephone a dit…

Parfait , ce poste est tres intéressant et je rejoins particulierement votre opinion.

telephone rose a dit…

Nous vous remercions d'avoir pris le temps de publier cette information très utile!

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