Porci Con Le Ali
Paolo Pietrangeli, Italie, 1977
Film vu complètement au hasard à la Cinémathèque, sur la seule foi de son pitch.
Nous sommes en Italie à la fin des années 70 et nous suivons les tribulations d'un jeune couple d'étudiants, Antonia et Rocco. Ils s'aiment un peu, font l'amour, se disputent, se séparent, se parlent à nouveau - le tout dans un contexte universitaire associatif fortement politisé (et très à gauche).
Comme toujours lorsque je ne suis pas emballé par un film, je cherche d'autres œuvres qui lui ressemblent. Là, j'ai donc trouvé un mélange de La Maman et la Putain, pour le côté post-68 désenchanté, et de Je Suis Curieuse (ce film suédois dont j'avais parlé ici), pour sa description d'un couple rendu intenable en raison de l'utopisme de ses protagonistes. Tout comme Je Suis Curieuse, le film est assez explicite dans son traitement de la sexualité : les mots sont crus, les plans frontaux. Et assez rapidement, le propos politique s'efface devant le constat que les idéaux sociétales et sexuels de "cette" jeunesse sont incompatibles avec une histoire d'amour exclusive et passionnée.
Antonia revendique une vraie décontraction dans l'approche de sexualité mais, assez vite, elle se plaindra de n'être "qu'un trou, un orifice, un entonnoir" pour Rocco. Celui-ci vit par ailleurs une intéressante schizophrénie ; belle scène où il répond à ses propres questions, via un magnétophone, seul sur son lit avec ce miroir entêtant et qui ne cesse de le regarder. On trouve d'ailleurs ici et là de beaux moments de mise en scène : les filles discutant sur des fauteuils dans un camion, Rocco s'imaginant qu'Antonia le trompe avec son mentor devant toute une assemblée, Rocco et une fille marchant le long d'immenses baies vitrées dans un entrepôt désaffecté. L'atmosphère ultra-urbaine du film est assez esthétique.
Mais au final, c'est un vrai désenchantement que nous montre ce film, pour lequel il est donc difficile de s'enthousiasmer. Paolo Pietrangeli semble nous dire : vous aurez beau rêver, vous resterez des porcs et de toutes façons, à l'image du sexe de Rocco (que l'on voit beaucoup dans le film), la chair est triste et flasque.
13 commentaires:
Oui effectivement ce film n'est pas très engageant. Passez votre chemin.
mais pour quoi cette critique ??? ):
J'ai hâte de voir le prochain projet sur les planches.
comme d'habitude ce que vous écrivez est bien pensé et c'est bien dit.
excellente critique !!
merci bien de nous faire partager cette critique.
J’aime beaucoup ce blog car vous êtes un de ceux qui a le plus de recul par rapport “au monde virtuel”…
Parfait, ce post est très intéressant et je rejoins particulièrement votre opinion
Je veux juste vous dire merci pour les informations que vous avez partagés. :)
Juste continuer à écrire ce genre de poste. Je serai votre lecteur fidèle. Merci
Ce site est merveilleux,merci de nous proposé des photos
Je prends toujours autant de plaisir à les lire, et j'espère qu'il y en aura plusieurs dizaines de milliers derrière.Bises, et bon courage
si je peux me permettre une question, j'aurais aimé savoir comment vous obtenez l'effet craquelé du caré centrales j'aime beaucoup
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