Frank Capra, 1939
Pitch : l'histoire est à la fois très simple à suivre et assez compliquée à raconter. En gros, Jefferson Smith (James Stewart), jeune idéaliste naïf et très boy-scout, se retrouve nommé sénateur et envoyé à Washington. Les politiciens locaux l'ont nommé car ils estiment qu'un tel benêt sera un pantin facile à manipuler pour mener à bien leurs projets immobiliers véreux. Nous suivons donc le brave Jefferson qui débarque à Washington du fin fond de sa campagne, patriotique comme on n'en fait plus, émerveillé par les monuments de cette ville (la Maison Blanche, le Congrès, le mémorial Abraham Lincoln devant lequel il se prosterne presque). Très rapidement, tout le monde, journalistes comme politiciens, se moque de lui, de se naïveté, de son projet de loi de créer des camps scouts dans tous le pays pour les enfants défavorisés. Lui ne s'en soucie guère au début mais va petit à petit découvrir la duplicité et la fourberie de la classe politique.
Il finit par mettre à jour un scandale immobilier qui implique de nombreux sénateurs véreux, dont son colistier, son parrain en politique et meilleur ami de son défunt père. Avant d'avoir pu révéler ce scandale, il subit une campagne calomnieuse de la part de ses adversaires qui achève de le discréditer. Ridiculisé, écœuré par ce système, il reçoit le soutien inattendu de sa secrétaire (la pétillante Jean Arthur), elle-même revenue de son indécrottable cynisme pour se rallier à la cause du bon Jefferson - dont elle est évidemment amoureuse. Au bout d'une prise de parole marathon de 23h au Sénat, Jefferson Smith, épuisé, arrivé au bout de ses convictions, finit par se faire entendre et faire échouer le complot. Les valeurs de la démocratie américaine triomphent ! Yala !
Il finit par mettre à jour un scandale immobilier qui implique de nombreux sénateurs véreux, dont son colistier, son parrain en politique et meilleur ami de son défunt père. Avant d'avoir pu révéler ce scandale, il subit une campagne calomnieuse de la part de ses adversaires qui achève de le discréditer. Ridiculisé, écœuré par ce système, il reçoit le soutien inattendu de sa secrétaire (la pétillante Jean Arthur), elle-même revenue de son indécrottable cynisme pour se rallier à la cause du bon Jefferson - dont elle est évidemment amoureuse. Au bout d'une prise de parole marathon de 23h au Sénat, Jefferson Smith, épuisé, arrivé au bout de ses convictions, finit par se faire entendre et faire échouer le complot. Les valeurs de la démocratie américaine triomphent ! Yala !
Je relis le résumé ci-dessus et je me dis qu'on pourrait penser que c'est un film assez ennuyeux, très sérieux, très politicien, axé sur les coulisses louches du Sénat, les luttes intestines de pouvoir etc etc ... dans la même veine que les films de Costa-Gavras. Eh bien pas du tout ! Mr Smith au Sénat est un film drôle, sautillant, passionnant. Ce chef-d'œuvre (car c'en est un) est avant tout une fable humaniste. C'est une fable car Frank Capra, à son habitude, tord le réalisme pour illustrer son propos (n'est-ce pas la définition même du cinéma ?). C'est une fable humaniste car, derrière cette histoire qui se déroule dans les plus hautes sphères du plus grand (?) pays du monde, c'est avant tout le destin d'un homme qui intéresse Capra - et qui nous intéresse.
L'interprétation est plus que convaincante. Avec un James Stewart dégingandé, tellement attachant, et son alter-ego Jean Arthur, parfaite incarnation de la self-made woman des années 30, chaque scène est un vrai délice - sans oublier quelques très bons seconds rôles et en particulier le président du Sénat, au regard si malicieux, qui devient un peu l'incarnation du spectateur dans le film.
Au-delà des acteurs, j'ai trouvé l'histoire passionnante dès le début du film. On assiste même à un vrai basculement de l'histoire une demi-heure avant la fin, lors de la fameuse prise de parole interminable de James Stewart devant les sénateurs. Le film devient jubilatoire à ce moment-là
Frank Capra est vraiment quelqu'un de très très fort. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment il parvient à rendre universellement parfait un film qui au départ est si patriotique, manichéen et dégoulinant de bons sentiments. Pour la petite histoire, il faut croire qu'en 1939 tout le monde ne trouvait pas ce film aussi élogieux à l'égard de la démocratie américaine. Mr Smith au Sénat avait en effet été vivement critiqué pour l'image négative qu'il donnait du petit monde de la politique (et, paradoxalement, il avait été interdit en Allemagne et en Italie pour son apologie de la démocratie). Dans son propre pays, ce film avait été taxé d'anti-patriotisme - et limite censuré à l'époque où le monde entier allait entrer en guerre.
3 commentaires:
Doit on comprendre que les films de Costa Gavras sont ennuyeux ?
Il y a une faute de frappe : dégingandé
Corentin > merci pour la faute de frappe (et autres remarques). C'est corrigé. Et puis sinon Costa Gavras, c'est pas trop ennuyeux mais c'est surtout bien plombé en général. On rigole pas des masses devant ses films.
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